La Roche Blanche – Gergovie - Passé historique
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Passé historique

«Petite histoire des rues de La Roche Blanche - Gergovie» avec l'Association du Site de Gergovie

D’où viennent les noms de nos rues ?
A l’origine de certains on retrouve de vieux toponymes dont il faut parfois expliquer le sens aujourd’hui. Pour d’autres, des noms de personnages ont été choisis : célébrités nationales ou locales, ces dernières étant découvertes par les nouveaux habitants.
L’Association du Site de Gergovie s’est intéressée au sujet et a publié en 1997 le résultat de ses recherches sous le titre «Petite histoire des rues de La-Roche-Blanche-Gergovie», ouvrage imprimé et distribué avec l’aide de la municipalité.

Edition de 1997

Il est venu le temps de recevoir de nouvelles arrivantes…
Les membres de l’association vous proposent de compléter votre revue avec 4 pages supplémentaires.

Complément de l’édition de 1997

Association du Site de Gergovie : www.gergovie.net

Promenade dans son passé historique…

La bataille de Gergovie

Haut Lieu de France, Terre de Vercingétorix, Gergovie entre dans l’Histoire nationale avec la célèbre bataille qui vit la victoire de Vercingétorix sur César en 52 avant J.C.
Au printemps 52 av J.C, César à la tête de six légions, soit 36000 hommes environ, établit un grand camp sur la Serre d’Orcet au pied du plateau de Gergovie, l’oppidum arverne.
Vercingétorix et les autres chefs gaulois ont installé leurs troupes en dehors de l’oppidum sur les terrasses des versants Sud et Est du plateau. Les guerriers gaulois occupent aussi les hauteurs de Rizolles et de Jussat à l’Ouest, ainsi que la colline de La Roche Blanche au Sud. Combien sont-ils ? Plusieurs dizaines de milliers sans doute puisque César lui-même note dans la Guerre des Gaules, l’ouvrage qui relate ces évènements, qu’occupant « tous les sommets », ils « offraient un spectacle terrifiant ».
Des légionnaires romains, sortis du grand camp « dans le silence de la nuit », s’emparent de la colline de La Roche Blanche où ils établissent un camp plus restreint, le petit camp. Les deux camps sont reliés par un double fossé.
Les Gaulois voient dans ces travaux le début de l’investissement de leur place forte. Redoutant une attaque par l’Ouest, ils se portent en masse dans ce secteur, laissant vides leurs camps.
César comprend vite le parti qu’il peut tirer de cette situation. Par une série de feintes, exécutées de manière à conforter les Gaulois dans l’idée d’une attaque par l’Ouest, César lance l’assaut « de l’autre côté de l’oppidum » sur le flanc Est du plateau. Les Romains parviennent rapidement aux remparts, mais les troupes gauloises, d’abord surprises, se ressaisissent, et après une bataille acharnée, repoussent les légions romaines jusque dans la plaine.

Pour César le coup est rude, il reconnaît la perte de 700 hommes dont 46 centurions. Désespérant de s’emparer de la place, il se replie vers le Nord.

Les fouilles archéologiques récentes sur les camps romains et sur l’oppidum, en particulier sur le rempart, tout en renouvelant les connaissances, ont confirmé de manière éclatante la localisation de la bataille sur le plateau de Gergovie.

La Roche Blanche, village fortifié

« La Roche de Donnezat », vers 1450 d’après l’Armorial.

Sur le dessin très précis, apparaissent des habitations troglodytiques, les grottes, creusées dans la falaise et deux quartiers habités enfermés dans des remparts crénelés. La Roche-Donnezat était donc un village fortifié, comme il en existe tant d’autres en Auvergne, mais la présence de cette double enceinte défensive, suggérant un partage du village entre deux seigneuries, est originale et sans doute unique.
Le quartier supérieur, appelé le Fort, formé de maisons serrées les unes contre les autres au pied même de l’à-pic, certaines collées à la paroi, est aujourd’hui entièrement détruit suite à des éboulements. Les grottes apparaissent comme des ouvertures béantes, leurs façades maçonnées ayant été détruites au fil du temps.
Dans le quartier inférieur, Guillaume Revel a dessiné une église proche d’une grosse tour, sans doute le donjon du château. Les deux quartiers étaient séparés par un terrain vague.
La tour défensive qui domine la falaise n’apparaît pas sur le dessin de Revel : elle date sans doute du 16ème siècle.
Le bourg de La Roche Blanche a conservé l’aspect qu’il avait au milieu du 15ème siècle, mais avec des transformations importantes : le terrain vague a été bâti, le clocher de l’église a été déplacé du chevet à la façade occidentale, le donjon a été détruit (seul son soubassement subsiste aujourd’hui). Des vestiges des enceintes subsistent, évoqués par le nom des rues : rue des petits murs, rue sous les murs.
Place de l’église, la fontaine Napoléon est une curiosité : la colonne en lave de Volvic érigée au centre du bassin porte l’inscription « A Napoléon III, 25 Xbre 1863 », mais est coiffée par un buste de Marianne en bronze, qui a remplacé, après la défaite de Sedan en 1870, l’aigle impériale !

De Merdogne à Gergovie

Après le passage de Napoléon III en 1862, le village de Merdogne change officiellement son nom en Gergovie à la demande de ses habitants et de leur curé, l’abbé Olivier.
Comme La Roche-Donnezat, Merdogne a des origines lointaines. Au Moyen Age, Mardonia (orthographe des textes anciens) est un tout petit village groupé autour de son château et de l’église.
En 1204, Merdogne est le siège d’un prieuré, puis, plus tard d’un archiprêtré réunissant 15 paroisses.

L’église Saint Jean-Baptiste est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1996. Au cours des siècles, elle a subi de nombreuses transformations. De son passé médiéval de style roman, elle a conservé le chœur avec ses chapiteaux historiés, et la trace d’une porte ouverte au midi avec ses arcades à billettes. A l’origine, elle était avant tout la chapelle du château des seigneurs de Merdogne.
Au XIVème siècle, dans les périodes d’insécurité, elle a été fortifiée par la construction d’un étage-refuge destiné à recevoir des loges mises à la disposition des habitants. Une bretèche défend la nouvelle porte d’entrée sur la façade occidentale. Au XVIIIème siècle, les parties hautes de l’église ont été aménagées en presbytère.

Place Saint Jean, une plaque en lave de Volvic, fixée au-dessus des bacs alimentés par une source, rappelle la visite de Napoléon III et le changement du nom du village.

Le monument du Plateau de Gergovie

Le monument élevé à la gloire de Vercingétorix a été édifié en 1900 à l’initiative de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Clermont-Ferrand. Le projet de l’architecte Teillard avait été retenu après une longue période de réflexion commencée dès 1843 ! Tout en pierre de Volvic, il est composé de trois colonnes rustiques, surmontées d’un casque ailé.

Haut de 26 mètres, le monument montre sur la face ouest de son socle une inscription en latin :
« Gergovia in his locis dux arvernorum Vercingétorix Caesarem invadentem profligavit » dont la traduction est la suivante : En ce lieu, le chef des Arvernes Vercingétorix a infligé une défaite à l’envahisseur César.

Pour plus de renseignements :